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Olivier Cabrera (ECE)

Ecriture, Enseignement, Course à pied

Voter contre : STOP!!!

 

Les débats politiques actuels, quel que soit le parti concerné, consacrent définitivement une évolution entamée depuis plusieurs années. Nous ne vivons plus dans une démocratie de proposition, mais une démocratie d’opposition. Désormais, la principale raison avancée pour voter pour un candidat ou un parti – y compris dans la bouche du candidat et du parti concernés – est de  « faire barrage » à d’autres, jugés trop dangereux. Auparavant, cet argument demeurait limité au deuxième tour, ou à la rhétorique de certains partis. Il est aujourd’hui généralisé.

- Le Front national n’appelle pas principalement à voter pour lui et son programme, mais contre le système et contre les élites qu’il diabolise.

- Les candidats de gauche et de droite ne brandissent plus majoritairement l’étendue de leurs convictions et de leur vision, mais la menace que ferait courir le Front national pour notre pays.

- Au premier tour des primaires de la droite et du centre, un mot d’ordre majeur : voter contre N. Sarkozy !

- Alain Juppé, pour le 2e tour, place en retrait ses propositions pour mettre en avant le « danger » de celles de son adversaire, François Fillon. Ainsi que la menace d’un improbable tandem avec N. Sarkozy à Matignon, pour réactiver le ressort psychologique précédent.

- A gauche, c’est la terreur qui règne et/ou qu’on cherche à faire régner. C’est un programme ultra-libéral et une droite extrêmement dure qui, dans tous les cas, triompheront ! Attendons-nous à souffrir ! Ou unissons nos efforts !

- Un peu partout (même dans les rangs de son propre parti), il faut en finir avec François Hollande, qu’importent les moyens !

- E. Macron se pose en candidat anti-parti et anti-système (mais quid de ses propositions ?).

Ce ne sont que des exemples parmi de nombreux autres de la domination de la peur sur l’espoir. Et c’est terrible à tous les niveaux.

1) La disparition de la confiance et de l’envie, censées guider une croyance en un futur meilleur, au profit de la volonté « d’éviter le moins mauvais ».

2) Un manque total d’étude des propositions d’un parti, puisque son opposant est par définition disqualifié - n'importe quel critique percutant semble pouvoir être élu...

3) L’oubli que, quand le gagnant sera au pouvoir, il sera nécessaire qu’il dépasse la dénonciation du camp adverse... et gouverne...

4) L’oubli que, souvent, le remède est pire que le mal qu’il est censé traiter... L’histoire regorge d’exemples, à commencer par notre voisin allemand...

5) L’oubli, enfin, que ceux qui dénoncent le système en sont généralement le pur produit...

6) Le risque d’un dégoût absolument généralisé à l’égard de la vie politique, mais aussi de la vie en communauté qu’elle est censée présider.

Alors STOP au « voter contre » et au règne de la terreur qui sont en train de tuer à petits feux le débat public, et plus fondamentalement la société et notre démocratie !! Si le système actuel et ses fondements ne produisent que du rejet, n’est-ce pas parce qu’il faut radicalement en changer, en en construisant des nouveaux sans seulement dénoncer une partie des actuels ??!! Seuls certains « petits partis », mais surtout des représentants de la « société civile » osent porter de nouveaux messages porteurs d'un réel avenir. Peut-être faudrait-il enfin sortir des sentiers battus et tracer le Chemin du Sens...

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