18 Août 2016
Quel est le point commun entre Lille et Chevreuse ? Ni la taille, ni la localisation géographique... mais l’annulation de courses prévues pour le mois de septembre dans ces deux villes : 10 km et semi marathon de Lille et de la Route des 4 Châteaux, dans les Yvelines.
Il ne s’agit que de deux exemples de manifestations supprimées par les équipes organisatrices – le plus souvent sur ordre des municipalités – par mesure de précaution. Le terrorisme peut frapper partout et à tout moment, certes. Et il est impossible de mobiliser des milliers de policiers sur chaque événement, certes. Le risque zéro n’existe pas, certes.
Mais faut-il pour autant annuler, pour ces raisons, les manifestations concernées, surtout lorsqu'il s'agit d'événements pour lesquels aucune menace terroriste claire n'a été identifiée ?
Plutôt que d’exprimer mon point de vue – agacé devant cette victoire du règne de la peur que veulent imposer les terroristes – et de donner des réponses, je préfère poser des questions analogues.
Faut-il interdire la circulation automobile parce qu’il est impossible d’être sûr qu’un chauffard ivre ne nous fauchera pas ? (plus de 3000 morts sur les routes chaque année)
Faut-il euthanasier tous les chiens parce qu’ils risquent un jour de mordre - et de tuer ?
Faut-il arrêter de travailler parce que personne n'est à l'abri, un jour, du burnout?
Faut-il annuler toutes les fêtes parce que celles-ci peuvent tourner au drame ? (comme récemment à Rouen)
Faut-il arrêter de se baigner en mer ou à la piscine parce qu'on risque de se noyer? (3 personnes meurent noyées à la piscine chaque jour)
Faut-il arrêter de manger des crêpes parce qu'on risque de s'étouffer avec? (Oui, c'est possible...)
Faut-il arrêter de descendre des escaliers parce qu'on y risque une chute mortelle? (Tout en évitant les ascenseurs parce qu'ils risquent de tomber en panne)
Faut-il arrêter de vivre et de donner la vie parce qu’on risque de mourir ?
Je rappelle que, statistiquement, 100% des personnes qui naissent mourront un jour - ce qui fait, d'ailleurs, que la naissance est la première cause de décès.
Mais le véritable risque, c'est d'arrêter de vivre avant de mourir.